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(…) Alors, pour que personne ne l’oublie, et surtout pas nous, ils ont écrit Le dernier refuge des gens de mer, en grosses lettres genre faux cuivre, du laiton probablement, sur le fronton de l’hospice. C’est là que la Sécu des inscrits maritimes parque tous ceux de l’île, mais aussi pas mal d’autres venus du continent, qui ne peuvent pas s’offrir mieux. Ceux qui n’ont pas eu la chance de périr en mer et qui restent échoués au milieu des champs. Comme ce foutu chalutier. Les marins sont comme leurs bateaux, tant qu’ils sont en bon état, c’est pittoresque, ça attire le touriste. Mais dès qu’ils commencent à ne plus être trop vaillants, ça devient repoussant, limite sinistre. Alors on les cache. (…) Une maison de retraite au cur d’une île de l’Atlantique. De vieux marins échoués là, presque oubliés, y survivent tristement, s’y engueulent copieusement et y meurent trop fréquemment. Pourtant, chaque décès apporte un regain d’énergie aux survivants. La mort comme un coup de jeune ! Un lieu et un ton atypiques pour un roman au cynisme réjouissant.