Prix public : 15,00 €
Au cœur vibrant des Hauts-de-France, sur deux communes, Marcq-en-Barœul et Bondues et à quelques encablures de Lille, la fondation Prouvost du parc Septentrion abrite un château du XVIIIe siècle. Il dessert d’immenses bassins qui donnent à cet écrin de verdure de plus de 60 hectares, un parfum de château de Versailles. Une vingtaine d’artisans occupe son ancienne ferme. Le promeneur peut s’y restaurer avant d’aller flâner parmi les allées bordées d’arbres d’essences rares. Tout y est géométrie et symétrie. Au terme d’une marche qui croise les statues de pierre d’Eugène Dodeigne, un espace de 1800 m2 prêté par Anne et Albert Prouvost, accueille depuis 2007, Tolmens et Tolminos, 21 statues d’argile de Jean-Claude Bresler dit Herzi, prénom d’un père Juif polonais originaire de Lodz. S’y sont jointes celles des sculpteurs Pierre Charlon et Maurice Motte. Le visiteur ne peut s’empêcher d’y accrocher son regard et de s’interroger. Ces statues sont immenses et fragiles, comme la vie humaine. Certaines font plus de 3 m. Ombilics, enchevêtrements de viscères, cris, hurlements dans la nuit de l’Histoire, elles ne sont pas là pour apaiser le promeneur mais pour lui rappeler les six millions de morts juifs engloutis dans la Shoah comme l’ont été les familles paternelle et maternelle d’Herzi. Œuvre pulsionnelle, solitaire, construite hors communauté, elle se dresse comme un défi à l’Histoire, qui paradoxalement est amnésique de ses fractures, de ses blessures et de ces temps d’anéantissement des hommes. Ainsi, ces 22 statues, dont certaines voudraient toucher le ciel, font œuvre mémorielle. Elles ont surgi des mains argileuses d’Herzi, de son imaginaire torturé et de ses rêves cauchemardesques. Elles constituent à ce jour le plus important site de France, mais encore trop étroit, dédié au souvenir de la Shoah. L’œuvre est fragile, livrée aux caprices du temps qui ronge ses chairs quand ce ne sont pas des actes antisémites qui la détruisent. Cette brochure, appelée par Herzi Chrysalides des ombres est née de la rencontre émouvante de plusieurs auteurs avec l’artiste. Elle voudrait pérenniser son œuvre afin qu’elle ne retourne pas au néant de l’Histoire…