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Le rire dans son aspect habituelse présente comme toute une sériede manifestations d’ordre physique.Rien de plus commun que ce spasmedu diaphragme, cette contractiondes muscles zygomatiques, ce soufflecourt etc. On peut le ranger parmiles émotions pures ou lui trouver unstatut différent parce qu’il consisteaussi en un état mental très particulier,au point de remettre en question leproblème même de l’être.On se trouve, de la sorte, amenéà dépasser une certaine apparence,celle de l’hilarité évidente et sansambiguïté. Au-delà on découvre uneautre dimension jamais explorée. LesDémocrite, Aristote et autres Bergsonne s’y sont jamais aventurés ; ilsignoraient même qu’on y pût accéder.Autant les autres émotions (peur,colère, joie, chagrin) ne débordent passur ce qu’elles sont, autant le rire, pardelàlui-même entrouvre une porte surl’énigmatique lien (pour ne pas dire lasymbiose) entre l’univers tout entier etla conscience vive individuelle.l Il représente donc une des clésde la nature de l’être réfléchi même :prendre de la distance, la conserver etl’accroître. Séparation progressive etquasiment irréversible d’une certainesubjectivité par rapport au reste del’univers au terme d’un parcoursmultimillénaire.La connaissance de l’essence du rire– et c’est de cela exclusivement dont ils’agit – conduit à la mise en évidencede l’essence de la conscience nomméeici, gélontologique. Non pas uneconscience ponctuelle, limitée dans letemps et dans une seule incarnation,mais, avec son contenu d’intelligibles,allant d’un point à un autre de l’espaceet du temps.Parlera-t-on de réincarnation ?Oui, si on pense à une transmissionde ce qui, en soi, reste intemporel àsavoir les acquisitions conceptuellesfaites au fil des vies successives.Non s’il s’agit de souvenirspersonnels avec quelques exceptionscependant, relevant du pur aléatoire,mais qui, d’une certaine façon,confortent l’hypothèse ici proposée.