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La grande difficulté du spinozisme est à rechercher dans le langage. Il y a au moins partout deux langages, l’un philosophique que l’on emploie rarement, et l’autre propre à la langue vulgaire. Nous pourrissons le spéculatif par le vulgaire et nous rendons impie la langue commune par l’intrusion du spéculatif. Comment gouverner le démon du langage ? Ce qu’il faut en tout premier lieu discerner, c’est la qualité intime qui confère au langage la possibilité de tromper. Si l’on songe, de plus, que le langage est le lien indéfectible de la communauté humaine, on verra son étude se relier aux synthèses principielles de la politique saisie à l’intérieur de l’encyclopédie spinoziste. À cela s’ajoute la liaison à l’erreur. Un blasphème n’est pas seulement une faute, c’est aussi une erreur, et la théorie de l’erreur est la refondation du système spinoziste capable de chasser l’erreur de partout, et donc de l’Éthique tout entière. Spinoza, pas plus que Fichte, n’acceptera la disjonction du faire (Tun) et du dire (Sagen) – la morale est enracinée dans la linguistique, et naturellement la théorie de la vérité conforte ces alliances. La bonne lecture doit passer de la langue à la parole comme a priori signifiant, à Dieu comme réflexion absolue, et aussi bien de la conscience d’obstacle comme immédiateté à la conscience de soi. J’obtiens donc une synthèse quintuple. La. Conscience de soi (1) détermine la conscience d’objet (2) et le silence humain (3) est déterminé pas le silence divin (4). La conscience philosophique et son discours occupe le centre (5), et d’étage en étage, on s’élève à la science comme éducation.