Prix public : 24,00 €
La bataille « oubliée » de Maubeuge, en 1914, montre le rôle déterminant pris par l'artillerie lourde dans la guerre. Elle révèle l'importance de l'industrie et du renseignement économique chez les belligérants et conforte l'Allemagne dans la mise en place de l'exploitation méthodique des zones productives qu'elle occupe par la suite. S'ils évoluent au fil du temps, que ce soit en Belgique ou dans la France du Nord et de l'Est, les rapports entre les autorités allemandes d'une part, les entreprises et les populations civiles de l'autre, sont pendant quatre années décidés, planifiés et « arrangées » à l'aune de cette politique délibérée. Côté allemand, passé le temps des saccages et des pillages, le Ministère de la guerre et l'Etat major oscillent, en fonction des circonstances, entre assignation de leurs prescriptions et respect d'une relative autonomie du marché. Côté belge ou français, les acteurs économiques des territoires occupés se déterminent depuis les formes de l'acceptation passive jusqu'à celles de l'accommodement intéressé. Sous couvert de « moindre mal », les industriels s'autorisent des attitudes et des stratégies fort dissemblables tout en se préservant pour l'heure de la sortie de guerre. Cet ouvrage collectif interroge un aspect curieusement occulté du premier conflit mondial par des historiographies longtemps plus sensibles à l'aspect exclusivement doloriste de l'occupation allemande en 1914-1918.