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Chevaux, chiens, chats, vaches, ânes, pigeons… Lors de la Première Guerre mondiale, des millions d’animaux ont accompagné les hommes, soldats et civils, pour le meilleur et le pire. Les hommes ne sont pas en effet les seuls à vivre, à souffrir et à mourir sur les champs de bataille : c’est aussi le sort des animaux qui les accompagnent. À ce titre, le genre animal embrigadé dans la boucherie de la Première Guerre mondiale est le cruel miroir de la guerre des poilus, tant bêtes et humains sont unis dans les tranchées. L’armée emploie alors à des fins diverses des millions d’animaux. Chevaux, chiens, pigeons voyageurs sont utilisés pour communiquer, monter le guet, transporter les troupes et les canons, sauver les blessés. Il y a aussi les espèces dont le soldat se passerait bien et qui hantent sa vie quotidienne : rats, poux, mouches… Dans cette mobilisation, les chevaux sont mis à dure contribution. Pourtant, la Grande Guerre constitue un moment capital de rupture entre le cheval et l’homme au combat : sous la contrainte du feu moderne, le second doit accepter de cesser de « faire corps » avec celui-ci. À ce titre, les taxis de la Marne marquent la fin d’une époque. Certains cavaliers transfèrent alors pratiques et représentations sur d’autres montures, investies à leur tour de l’ancien imaginaire équestre : celle des chars, celle des avions. À l’issue du conflit, malgré les services rendus, alors qu’il a été tellement présent – même indispensable – lors de la guerre, l’animal perd sa place de choix. Il faut attendre 1982 pour que Michael Morpurgo écrive le roman Cheval de guerre, adapté à l’écran en 2011 par Steven Spielberg.