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Lors de ses études, ses camarades l'appelaient le « bÅuf muet » en raison de sa corpulence, de sa discrétion, de son humilité qui pouvait passer pour de la timidité et de son goût pour la réflexion solitaire. Son maître Albert le Grand, apprenant que ses camarades le nommaient ainsi, déclara : « lorsque le bÅuf mugira, il fera trembler l'Occident ! » La postérité considérable de son jeune étudiant lui donna raison. Deux novices voulant plaisanter lui dirent de regarder à la fenêtre, car on voyait, disaient-ils, un bÅuf en train de voler. Thomas se déplaça à la fenêtre, et leur répondit : « J'aurais été moins étonné de voir un bÅuf voler qu'un religieux mentir ». Un jour, quelqu'un lui demanda s'il avait voulu posséder toutes les richesses de Paris. Thomas d'Aquin répondit : « Je préférerais avoir le manuscrit de Chrysostome sur saint Matthieu. ». Alors qu'il résidait à Naples (1272-1274), un de ses confrères affirma l'avoir vu en lévitation devant le Crucifix qui lui disait : « Tu as bien écrit de moi, Thomas, que désires-tu comme récompense ? », Thomas d'Aquin aurait alors répondu : « Seigneur rien d'autre que toi. » À une autre occasion, aux alentours du 6 décembre 1273, il eut une extase en célébrant la messe. Après cela, il cessa d'écrire et de dicter. À son secrétaire qui s'en inquiétait il répondit : « Je ne peux plus. Tout ce que j'ai écrit me paraît comme de la paille en comparaison de ce que j'ai vu. » Texte tiré de : Guillaume de Tocco, Histoire de saint Thomas d'Aquin de l'Ordre des frères prêcheurs ; Chesterton, Le bÅuf muet ; Procès de canonisation, § 79, p. 376-377 et Guillaume de Tocco, Ystoria sancti Thome.