Prix public : 17,90 €
Le chœur des voix contemporaines est unanime : la liberté est menacée et recule aussi bien en France qu'en Europe ; il faut revendiquer, réclamer encore et toujours, pour sacrifier au rite nihiliste et bien-pensant de la liberté narcissique. Face à une telle imposture, il est temps de dire et proclamer que jamais dans l'histoire humaine les libertés de la personne, telles qu'elles ont été communément conçues à la fin du XVIIIe siècle en France et aux États-Unis, n'ont été aussi juridiquement protégées. L'arsenal des textes internationaux, constitutionnels et législatifs est immense et méconnu. Cet océan de ressources normatives a pour corollaire une multitude de procédures internes et européennes, qui sont à la disposition du justiciable pour assurer la défense de ses libertés, dans des conditions qui fragilisent souvent les lois applicables. Le Conseil constitutionnel, le Conseil d'État et le juge judiciaire sont à l'œuvre, chacun dans son périmètre de compétence, sous le regard vigilant des cours de Luxembourg et Strasbourg, qui condamnent la France plus souvent qu'il ne paraît. Par ailleurs, la revendication incessante de davantage de libertés s'accompagne paradoxalement d'une perte réelle et grave de leurs sens et de leurs indispensables corollaires. Nos contemporains oublient que vivre libre c'est aussi, au-delà de l'égocentrisme ambiant et de la frénésie des déclarations de droits, comprendre la mission de la puissance publique dans un régime de gouvernement modéré, mesure l'importance de l'organisation politique et la structure des pouvoirs et intégrer la dimension aussi sociale de l'exercice collectif des libertés. Vivre libre c'est enfin promouvoir l'ordre public et le principe de sécurité, respecter la fonction libératrice de la règle de droit et ne jamais oublier que liberté et responsabilité individuelle sont inséparables, dans le service du bien commun.