Prix public : 13,00 €
La vie musicale lyonnaise entre 1907 et 1930, véritable effervescence, est magnifiée par le regard du journaliste Léon Vallas (1879-1956), le plus pointu et le moins complaisant des quinze ou vingt (!) critiques musicaux des journaux lyonnais… C'est aussi le seul à rencontrer une audience nationale – c'est-à-dire parisienne – et internationale, et certains de ses livres sur Debussy, traduits en anglais, sont encore réédités outre-Atlantique en 2018 ! C'est encore le seul critique du xxe siècle à faire parler de Lyon ailleurs que dans sa ville. Très engagé dans les combats de son temps, il partage les rêves de sa génération, pénétré des mêmes obsessions typiquement françaises, avec ses rejets partisans et une certaine méfiance pour la superficialité, allant même jusqu'à se montrer injuste, notamment envers Mahler ou Puccini. Il accorde une grande importance à cette fonction d'éclaireur du jugement de ses lecteurs, et sait souvent se montrer très convaincant. Son Journal, noté dans un ton familier, détendu et parfois à l'emporte-pièce (car il n'est pas destiné à la publication), ce qui le rend si savoureux, révèle encore ses autres activités, comme celles de conférencier, de professeur, d'auteur, mais aussi d'organisateur de concerts. Il tient en effet à rendre vivante sa Revue musicale de Lyon, en l'illustrant de concerts qui sortent des sentiers battus : il y fait entendre la musique des ses contemporains, souvent en première audition à Lyon, de Debussy à Richard Strauss, de Ravel à Schoenberg, de Stravinski à Poulenc, mais aussi des exhumations d'œuvres de ce que l'on n'appelle pas encore la « musique ancienne », de Couperin à Rameau, de Janequin et Goudimel à Du Caurroy et Marais). N'oublions pas non plus sa « critique parlée des disques », idée qui sera bien exploitée plus tard par d'autres… On a ajouté des extraits de l'agenda de Vallas de l'année 1940.