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Époque troublante et passionnante, celle des « Lumières », des ambitions, des talents et des carrières fulgurantes et vite brisées. C’est aussi le temps des « Liaisons dangereuses » de Choderlos de Laclos, et en écho des écrits de prison au marquis de Sade, répond du fond de sa cellule du Palais des Doges à Venise le roi incontesté du libertinage, le célèbre Casanova. La révolution bat son plein et s’entrecroisent ici les destins si contrastés de nos trois personnages, Hérault de Séchelles, de François Nazaire Fabre, en l’espèce, Fabre d’Eglantine. Et voici « L’archange », le benjamin et terrible Saint-Just, parcours fulgurants, brisés le même jour, 5 avril 1794 pour Hérault et Fabre. L’année précédente, 1793, cette « année terrible » si admirablement relatée par Victor Hugo, les trois protagonistes étaient au cœur même des évènements. Trois mois et vingt-huit jours plus tard, le 28 juillet 1794, la guillotine enlevait la vie de Saint Just. Malraux dans « Le triangle noir », où sont étudiés successivement Laclos, Goya et Saint Just, la phrase finale concernant Saint Just mérite d’être relevée : « Le rêve n’en finit pas vite avec la réalité qu’il recueille, quand c’est celle de Saint Just ». A méditer aussi cette belle fulgurance d’André Malraux, « la mort transforme la vie en destin ».