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Depuis quelques années, la laïcité fait régulièrement l'objet de controverses publiques. Elle serait mise en cause dans différents secteurs du monde du travail par la présence « nouvelle » d'un islam expressif. Sauf que les travailleurs immigrés maghrébins d'après-guerre, appartenant à la classe ouvrière bon marché, pratiquaient sur leur lieu de travail avec l'accord des directions d'entreprises et les encouragements du personnel politique. Des entreprises de renom ont même construit des salles de prières pour leurs salariés musulmans, sans que cela ne suscite d'émois particuliers. Alors, interrogeons-nous : qu'y a-t-il de véritablement « nouveau » dans la situation actuelle ? Mais, plus fondamentalement encore, il faut revenir sur l'incontournable thèse de la compatibilité ou non de certains modes de vies religieux avec le travail. Paradigme qui continue d'organiser notre manière de hiérarchiser les « religions » à l'ère moderne. Là aussi, à la lumière des réalités économiques et sociales du 21e siècle, qu'en est-il réellement ? Hicham Benaissa, sociologue praticien, rattaché au GSRL (CNRS-EPHE). Co-fondateur et délégué général de l'Observatoire des populations immigrées africaines et leurs descendants (OPIAD). Si ses travaux portent sur l'islam au travail, il s'intéresse, plus globalement, aux implications théoriques et pratiques provoquées par l'implantation durable de l'islam en Europe.