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Aujourd'hui, le débat sur la crise grecque oppose Mnimoniakoi, ceux qui soutiennent le Mnimonio, le texte de l'accord d'aide signé en 2010 entre le gouvernement et la Troïka (les représentants du FMI, de la Banque Européenne et de la Commission Européenne) et anti-Mnimoniakoi, ceux qui le combattent. Cette opposition divise aussi l'opinion et les partis politiques entre européanistes, partisans du projet européen, et anti-européanistes, qui souhaitent désengager la Grèce de la voie européenne. Dans ce contexte, la question qui sous-tend le débat sur la crise est aussi celle de la place de la Grèce dans l'Europe unie: est-ce la fin de l'européanisme dans le pays? Cet essai propose de lire les couples d'oppositions utilisés dans le débat actuel comme des renvois à des schémas bien identifiés concernant les représentations collectives identitaires. Dans l'analyse des interactions entre observateurs « occidentaux » et observés « orientaux », on fera appel au couple ethno-orientalisme/ethno-occidentalisme proposé par James Carrier (1992).