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Les habitants natifs de Fort-les-Pins ne sont plus les pauvres paysans dépendants de leurs riches parents émigrés qu'ils étaient encore il y a quelques décennies. Ce « village-dans-la-ville » devenu un quartier de Shenzhen, mégapole à la croissance fulgurante, a vu son paysage et sa population radicalement transformés en l'espace de quarante ans. La création de Shenzhen, la plus ambitieuse des Zones économiques spéciales chinoises, a été, à partir de 1979, le signal de l'ouverture de la Chine aux capitaux de l'étranger et le laboratoire des réformes économiques et sociales. Cette ouverture s'est accompagnée de reconnexions avec les émigrés et descendants d'émigrés, encouragés par les autorités chinoises à venir visiter les villages d'origine et à contribuer financièrement à leur développement. L'ouvrage retrace l'histoire de l'émigration ainsi que les contributions financières renvoyées au village pendant près d'un siècle. Il montre quel rôle éminent a joué la diaspora, non seulement dans le développement économique du village d'origine, mais aussi dans le contournement rusé de certaines des politiques urbaines. Dans un contexte de mutations accélérées, le sens conféré à l'émigration a changé, ainsi que la relation à la diaspora. Ce livre rend compte de l'affaiblissement de cette relation, en même temps que de la persistance de liens moraux, affectifs, et symboliques, dans la Chine de l'ère des réformes et de l'ouverture. Prenant la suite de Chinois en Polynésie française. Migration, métissage, diaspora (2010), ce livre vient compléter un diptyque sur la relation diasporique. S'appuyant sur une riche documentation historique et ethnographique, il couvre plusieurs champs de l'anthropologie: historique, économique, religieuse et des institutions.