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Professionnels, sociologues et historiens livrent dans cet ouvrage leurs points de vue et analyses sur les cadres dits de proximité dans le service public. Ils pointent les évolutions que cette catégorie professionnelle connaît, notamment sous l’effet des logiques du privé, ou du new public management, introduites dans leurs établissements depuis plusieurs années. La figure de ces cadres a été profondément transformée, notamment par la mise en place de nouveaux dispositifs de formation et de socialisation. Ils sont au cœur de tensions parfois stimulantes, mais aussi de contradictions souvent douloureuses. Très classiquement, ils soulignent l’inconfort de leur position, située au premier niveau de la lignée hiérarchique et au plus près des agents, qualifiés ou non, par lesquels ils peuvent être perçus comme des « traîtres, passés de l’autre côté ». Leur profil institutionnellement attendu tend à se métamorphoser à travers une « déspécialisation » professionnelle favorisant moins l’encadrement par des anciens de métier que par des managers généralistes. Ils sont parfois décrédibilisés car chargés de faire accepter et appliquer des décisions sans avoir été conviés à leur élaboration, et de ce fait sans toujours y adhérer. Parce que privés d’un réel pouvoir susceptible de « faire remonter » les doléances de leurs subordonnés et de les protéger, ils sont souvent déconsidérés, mais aussi contestés lorsqu’ils tentent tout à la fois de « faire toujours plus avec moins », c’est-à-dire d’appliquer une succession de mesures restrictives en imposant parallèlement une permanente amélioration des performances ou de la qualité du service rendu. Les quatorze contributions des auteurs, majoritairement centrées sur le monde hospitalier, présentent les étapes, dynamiques et épreuves de parcours de cadres, leurs stratégies individuelles et rapport à la carrière, leur confrontation aux instances de socialisation, aux dispositions réglementaires et régulations informelles, le tout se produisant dans un environnement socioéconomique contraignant et souvent pénible, qui amène certains agents au refus de « faire carrière » et de devenir cadres, pendant que d’autres se lancent tout de même dans un processus d’ascension professionnelle.