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Et si les règles avaient de l’esprit ?...Est-il encore temps de considérer les règles comme l’expression de séquences langagières rationnelles capables d’orienter à coup sûr l’intention de celui qui agit vers un résultat connu d’avance. Une activité sans reste pour un acteur sans esprit…L’industrialisation du travail policier porte l’espoir d’une efficacité sans limite basée sur le contrôle de soi, celui des policiers comme de ceux auxquels ils ont affaire. Un contrôle sans violence et sans débordement ou transgression. Cet espoir est un leurre. Pour le savoir, il suffit d’écouter les policiers, de comprendre ce qu’ils disent ouvertement ou à demi-mots, et de vérifier l’hypothèse suivante : si les règles ont de l’esprit, c’est qu’elles alimentent la croyance en la venue d’une humanité qui, elle, serait devenue sans esprit, c’est-à-dire incapable d’une réflexion sur elle-même. Mais les récits des policiers comme ce qu’ils font nous rassurent. Agir suppose la référence à une moralité ordinaire de la règle capable d’instituer leur travail. Instituer, c’est tenir les hommes debout et entre eux. Tout travail est censé le faire. Celui des policiers, comme celui des autres. Tous les autres ?