Prix public : 26,00 €
Dans le contexte que nous vivons, de forte conflictualité autour du travail et de son avenir, les contributrices et contributeurs de cet ouvrage font partie de celles et ceux qui pensent que la philosophie doit se rapprocher de cette thématique longtemps délaissée ou considérée comme résiduelle en philosophie politique et sociale. Cependant, la reconnaissance de centralité du travail dans l’agenda philosophique nécessite une remise en question du rapport de la philosophie aux sciences humaines et sociales, et en particulier à la sociologie, l’économie ou la psychologie et l’ergonomie, qui ont fait du travail humain un terrain d’enquête empirique. Si le rapport de la philosophie aux sciences humaines et sociales a déjà fait l’objet de discussions, nous nous y attachons sous un angle caractéristique : celui de l’interrogation philosophique de la notion et de la pratique du « terrain », à travers les questions du travail.Alors que la philosophie elle-même devient une pratique au sens d’un travail conduit de plus en plus sur des « matières » qui lui sont « étrangères » (Canguilhem), l’ambition n’est pas de fournir de réponse définitive mais bien plus d’ouvrir un chantier sur la pratique philosophique elle-même et ses multiples hybridations. En refusant toute position de surplomb du philosophe et en s’intéressant aux cas où la philosophie elle-même est productrice d’une connaissance spécifique et située du travail, l’ouvrage conteste ainsi la division du travail entre « sciences du social » et spéculation philosophique.Rassemblant des chercheur.e.s jusqu’alors relativement isolés dans leur pratique et dans leur posture épistémologique, cet ouvrage intéressera des universitaires ou intervenant.e.s dans le champ du travail ainsi que les épistémologues préoccupé.e.s par les questions de l’enquête en philosophie et plus largement dans les sciences humaines et sociales. Pour leur propre réflexivité ou leur professionnalité, les étudiant.e.s en philosophie, sociologie, psychologie ou ergonomie pourront également être interpellé.e.s par les différentes manières d’aborder ces questions, que ce soit en faisant émerger la pensée des pratiques, en opérant des croisements disciplinaires entre sciences du travail et philosophie ou allant vers un usage ergologique.