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Attila, voilà un nom qui s’est conquis une place dans la mémoire du genre humain à côté des noms d’Alexandre et de César : ceux-ci durent leur gloire à l’admiration, celui-là à la peur ; mais admiration ou peur, quel que soit le sentiment qui confère à un homme l’immortalité, on peut être sûr qu’il ne s’adresse qu’au génie. Il faut avoir ébranlé bien violemment les cordes du cœur humain pour que les oscillations s’en perpétuent ainsi à travers les siècles. La sinistre gloire d’Attila tient moins encore au mal qu’il a fait qu’à celui qu’il pouvait faire, et dont le monde est resté épouvanté. Ce livre raconte l’histoire d’Attila et des grandes invasions en Europe, en tenant compte, autant que possible, des documents traditionnels et des récits contemporains.La vie d’Attila, tranchée par un coup fortuit au moment fixé peut-être pour l’accomplissement de ses vastes projets, n’est qu’un drame interrompu d’où le héros disparaît, laissant le soin du dénouement aux personnages secondaires. Ce dénouement, c’est la clôture de l’empire romain d’Occident et le démembrement d’une moitié de l’Europe par les fils, les lieutenants, les vassaux, les secrétaires d’Attila, devenus empereurs ou rois. À l’œuvre des comparses, on peut mesurer la grandeur du héros, et c’est ainsi qu’en jugea le monde ; mais, pour l’intelligence de l’histoire d’Attila, il faut exposer d’abord ce qu’étaient les Huns et les Goths, ces deux peuples ennemis, dont les luttes ne commencent dans le monde barbare sur les bords du Don et du Dniéper que pour se continuer dans le monde romain sur ceux de la Marne et de la Loire.