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Pendant des millénaires, quel que soit le nom que nous leur donnons, chamans, sorcières, guérisseurs, des individus assurèrent un office ambivalent au sein de leur communauté. Ils avaient le savoir et le pouvoir de guérir ou de tuer, d'assurer une bonne ou une mauvaise chasse, une récolte abondante ou la disette. Le champ de leurs interventions n'était cependant pas sans limites et si leur office devenait par trop meurtrier au regard de la communauté, celle-ci se montrait sans pitié. On retiendra qu'il pouvait y avoir des bons et des mauvais sorciers, ou bien que l'on pouvait être a plus ou moins sorcier " . L'office de ceux qui connaissaient les plantes qui guérissent, qui tuent et qui nourrissent était d'autant mieux accepté qu'il ne contredisait pas la science officielle, dans un univers d'osmose culturelle permanente. Dans la plus pure tradition de la médecine hippocratique et faute de moyens curatifs, ceux qui savaient comptaient avant tout sur la prévention, divinatoire à l'occasion, pour rétablir l'équilibre entre le microcosme et le macrocosme. Dans une telle perspective, tout ce qui avait un rapport, même lointain, avec la nourriture faisait l'objet d'une attention particulière.