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Les petits casots ? Pourquoi ? Et bien, d’abord parce qu’il y en a partout dans les vignes des Pyrénées orientales. Ensuite, ils font partie du paysage et de plus ils sont jolis, voir émouvants. Puis, ils nous sont familiers avec leurs allures de maison de poupée ou de refuge dans des lieux emprunts de rudesse, de solitude. Peut-être aussi parce qu’il s’en dégage un parfum de nostalgie et qu’ils sont le témoignage d’une époque aujourd’hui révolue. Époque au cours de laquelle le vigneron se rendait à pied dans sa vigne, en portant ses outils sur l’épaule. C’est sûrement de cette pénibilité-là que naquirent les petits casots. Ces petites constructions pour le moins sommaires, servirent donc d’abri au matériel mais aussi au vigneron pour se reposer, se protéger de l’ardeur du soleil, de la pluie et s’y réchauffer l’hiver. Bien que d’un confort trés spartiate, elles furent à n’en pas douter trés appréciées par leurs utilisateurs, il suffit d’en voir le nombre pour en être convaincu. Aujourd’hui les petits casots, victimes du progrés, disparaissent les uns aprés les autres. Ils sont devenus inutiles. Ne se rend-on pas maintenant en voiture à la vigne ? Pour la plupart d’entre eux, les casots ne sont plus entretenus, exceptés certains qui sont rénovés pour être utilisés dans leur fonction première et ceux qui transformés en thébaïdes aspirent à une nouvelle vie. Cette disparition lente mais inéluctable est le sort commun des modes de vie et des traditions que le progrès bouscule sur son passage. C’est fort dommage car si leurs murs pouvaient parler que de belles histoires nous raconteraient ces casots. De combien de rires et de pleurs ont-ils été les témoins ? De combien d’idylles licites ou illicites furent-ils les complices ? Que n’ont-ils entendu comme soliloques, conciliabules, secrets, serments ? Mais voilà, leur temps est passé. Inexorablement les petits casots s’enfoncent dans l’oubli. Puissent ces quelques photographies contribuer à ralentir la course du temps pour que les petits casots continuent d’exister, si ce n’est dans le paysage au moins sur le papier.