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La guerre 14-18 a réservé un sort particulier aux étrangers vivants sur le territoire français. Pour la première fois en France, on a parqué ces civils dans des camps qu’on a qualifiés de « camps de concentration », c’est-à-dire de rassemblement, sans aucune volonté d’extermination. Parmi ces internés figuraient des Alsaciens-Lorrains, Allemands depuis le traité de Frankfort de 1871. Le but était d’empêcher ces étrangers de nuire à la nation française en s’adonnant à l’espionnage ou au sabotage. Au fil du temps, on a séparé les Alsaciens-Lorrains des autres ressortissants ennemis et on les a regroupés dans des camps dénommés « dépôt de réfugiés ». Ainsi les époux Albert et Hélène Schweitzer furent arrêtés au Gabon, ramenés à Bordeaux, détenus à Garaison puis à Saint-Rémy-de-Provence, avant d’être échangés en juillet 1918 contre des civils français prisonniers en Allemagne. De cette période de détention, il résulta un préjudice pour ces anciens internés, devenus citoyens français par le traité de Versailles de 1919. La France l’indemnisera que difficilement et fort tardivement dans les années 1930. C’est cet aspect méconnu de la Grande Guerre que le Professeur Jean-Laurent VONAU, professeur émérite de l’Université de Strasbourg fait découvrir aux lecteurs. Spécialiste de l’histoire du Droit, il jette un regard critique sur ces événements qui contribuèrent après 1918 à alimenter le « Malaise Alsacien ».