Prix public : 29,00 €
On connaît un peu en France l'histoire de la tomate, de la pomme de terre, du maïs, originaire du Nouveau Monde, parce qu'ils ont conquis l'Europe et que leurs tribulations nous ont été vaguement enseignées à l'école. Mais on ignore qu'aux xvie et xviie siècles, quasiment toutes les plantes vivrières ont changé de continent, bouleversant complètement les habitudes alimentaires et les pratiques agricoles dans le monde entier, en particulier dans les zones tropicales. Ainsi les plantes typiquement asiatiques comme les cocotiers, les manguiers, les orangers doux, etc., vont se retrouver rapidement en Afrique et aux Amériques?; à l'inverse, les plantes américaines, les patates douces, les ananas, les arachides, les papayes, les noix de cajou, etc., vont s'implanter sur les deux autres continents?; l'Afrique fournira quelques plantes d'importance comme le café ou le palmier à huile. Et l'Europe diffusera sur les autres continents par exemple la canne à sucre. Cette diffusion s'est essentiellement faite sur les navires portugais de la ligne des Indes, disséminant graines et plants aux escales de Madère, Açores, São Tomé, en Angola, au Mozambique, puis à Goa - nouvelle plaque tournante d'échanges avec l'Extrême-Orient. Doté d'une riche iconographie d'époque, ce livre conçu à la manière d'un dictionnaire dresse le tableau de cette première mondialisation. Il retrace le voyage des 64 principales plantes vivrières consommées dans le monde et de quelques autres qui eurent un usage industriel plus ou moins important (hévéa, ricin, aleurite, rocou, etc.). Il donne les conditions de leur découverte?; leurs premières descriptions, appellations et images extraites des sources d'époque?; leurs multiples pérégrinations jusqu'à aujourd'hui?; pour chacune, les chiffres actuels de la production mondiale, son évolution et les principaux producteurs. Mendes Ferrão a travaillé toute sa vie sur l'agriculture tropicale, ses techniques, son histoire. Cet ouvrage est l'aboutissement de ses recherches. Le grand mérite de son travail est de révéler des sources portugaises, jamais citées, alors qu'à l'époque des découvertes les Portugais étaient présents sur tous les continents dans les zones tropicales. Du Brésil aux Moluques, en passant par l'Afrique, ils ont joué un rôle souvent pionnier pour acclimater la plupart des plantes vivrières sur d'autres terres que celles d'origine, bouleversant à jamais les équilibres alimentaires et agricoles sur la planète.