Prix public : 22,00 €
(Texte provisoire) Un chasseur indien reçoit la visite inopinée d'un voyageur et l'invite à boire de la cachaça. Sous l'influence de l'alcool, il relate ses faits de chasse et sa passion presque viscérale pour les onces. Au fil d'un monologue de plus en plus sauvage et haletant, l'homme se transforme sous les yeux étonnés du lecteur en une bête primitive - un jaguar. Unissant onomatopées et interjections, cris humains et hurlements humains, dialecte tupi et archaismes, la nouvelle de João Guimarães Rosa dévoile, dans µla nouvelle Mon oncle le jaguar, avec prouesse les instants surnaturels d'un homme qui se fait animal, d'un texte qui se fait voix, d'une incroyable métamorphose. Qu'il s'agisse des errements d'un diplomate exilé dans une ville des Andes, des dernières heures pleines d'humour d'un grand-père excentrique ou d'un face-à-face mortel entre l'homme et le serpent, João Guimarães Rosa se fait alchimiste du verbe et pulvérise les codes de la narration traditionnelle en nous faisant voyager dans un Brésil fantasmagorique où se mêlent chercheurs de diamants, immenses troupeaux de boufs et apparitions fantastiques. Ecrivain immense du xxe siècle, auteur du fabuleux Diadorim (Grande Sertão : veredas) qui a bouleversé l'histoire de la littérature moderne, João Guimarães Rosa explore les langues et les mythes pour façonner dans ce recueil neuf nouvelles hybrides qui éblouissent par la richesse du langage et la subtilité de l'intrigue. Son travail de transmutation de la langue, de création d'un style et d'un langage inédits au xxe siècle, apparentant João Guimarães Rosa à un autre orfèvre du mot : James Joyce, est porté à son paroxysme dans ces histoires - les dernières de ce grand maître - encore inédites en France (à part Mon oncle le jaguar qui avait fait l'objet d'une publication individuelle, dans une autre traduction). La syntaxe si originale de Guimarães Rosa est préservée dans une traduction fidèle au rythme brésilien et qui donne à découvrir l'un des auteurs les plus jubilatoires de la littérature lusophone. Alors, ne soyez pas timide, réveillez le félin qui est en vous... Traduction et postface de Mathieu Dosse