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S'il est trop tôt pour faire un bilan des révolutions arabes, il faut s'atteler dès à présent à l'étude des enjeux de la transition dans la région : le défi est de renforcer l'impulsion donnée par les révolutions arabes, par des mesures qui consolideraient les avancées démocratiques et éviteraient ce qui apparaîtrait comme une régression. Selon les cas, on peut parler de transition brutale ou douce, volontariste ou réticente, impulsée ou subie. Mais la démocratie semble désormais accessible à tous. Les peuples arabes peuvent se l'approprier comme idée, valeur, et mode de gouvernement. Toutefois, la période actuelle voit l'apparition d'interrogations communes : quelles forces combleront le vide politique ? Comment la démocratie évoluera-t-elle dans un milieu majoritairement musulman ? Quel sera le rôle des sociétés, qui veulent devenir acteurs de la vie politique de leur pays ? Quelle place laisser aux intervenants extérieurs ? Autant de questions auxquelles répondent les différentes contributions, qui analysent les modalités des transitions, et les dynamiques du changement. Dans ce processus de transition, le rôle de l'Europe doit être défini. Doit-elle tenter d'être un modèle, au risque faire apparaître l'histoire européenne comme la norme ? Ou préfèrera-t-elle adopter une position d'humilité et de retrait : celle de conseiller dans les cas tunisien ou égyptien ; celle de soutien, du moins dans les mots, dans le cas syrien ? Soucieuse de reconquérir une crédibilité écornée par le soutien aux anciens régimes, c'est avec une nouvelle grille de lecture que l'Europe devra approcher la région. Sa connaissance et son expérience sont reconnues, et son rôle est attendu dans le processus de transition. Mais elle doit désormais prendre en compte les peuples arabes, leurs besoins et leurs aspirations. Depuis 2011, le monde arabe n'est plus en dehors de l'Histoire, et a montré qu'il n'est ni immobile ni stagnant. Il lui faut à présent refuser les scénarii préparés, pour être acteur de sa propre transition. Malgré l'ampleur extraordinaire de ce changement, peut-être faut-il prôner un retour vers la normalité et la sérénité. Tel est sans doute le principal enjeu. La transition ne sera pas sans faux-pas, mais peu importe, si elle suit la bonne route.