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LA VANITE serait-elle prise dans les effets de la fragilité et de la futilité de la vie humaine qu’elle dénonce — et, forme morte hors de l’iconographie du XVIIe siècle, période à laquelle elle a connu son apogée, appelée à retourner en poussière ? La délestant de sa majuscule pour mieux l’appréhender, ce volume se propose de pratiquer une extension du domaine de la vanité, pour montrer qu’au contraire elle a constitué, à différentes époques, une figure rhétorique et poétique d’une grande vitalité, à même de renvoyer au lecteur/ spectateur la conscience aiguë, et parfois jouissive, de sa propre déri¬sion. Car ce ne sont pas seulement les « Vanités » qui sont en question ici, mais les vanités comme « compositions de la fin », autrement dit comme combinaisons, effets de structure. La perspective est nouvelle, dès lors qu’elle sort de l’acception générique et historique de la Vanité pour s’attacher à ses mises en forme, ses variations. Adoptant une démarche résolument interdisciplinaire, les auteurs convoquent iconographie, musicologie, littérature, stylistique, philo¬sophie, psychanalyse, histoire et théologie pour servir la question de fond, celle d’une poétique de la vanité.