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À l’occasion de son allocution, par visioconférence, devant le Parlement espagnol, le 5 avril 2022, l’actuel président de l’Ukraine, Volodymyr Zelensky, appuya sa demande d’aide — et la légitimité de son combat — en jouant sur le calendrier, certain de réveiller de douloureux souvenirs dans son auditoire : « Nous sommes en avril 2022, mais on se croirait en avril 1937, quand le monde entier apprit l’attaque contre votre ville ». Guernica venait de s’inviter dans la guerre d’Ukraine. Bien entendu, ce parallèle s’inscrit dans la stratégie de communication de Zelensky : chaque intervention à l’intention des différents Parlements auxquels s’est adressé le Président ukrainien, comportait l’évocation de faits marquants de l’histoire nationale de chaque pays. Toutefois, dans le cas espagnol, il aurait également pu convoquer la guerre d’Indépendance (1808-1814) contre l’envahisseur français, comme témoignage impérissable de la volonté de tout un peuple de lutter face à un ennemi jugé supérieur. Pourtant, pour illustrer le drame ukrainien, il choisit Guernica, symbole parmi les symboles de la Guerre civile espagnole, elle-même emblématique de la farouche — et tragique — résistance populaire au nom de la défense d’une démocratie en péril...