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Aussi aberrant que cela puisse paraître, la capitaine n'avait jamais envisagé qu'un pirate puisse désirer de l'or. Il ne faut pas oublier que Maria de Seto était issue de la petite noblesse ; de l'argent, elle en avait toujours eu. Elle savait que ça ne faisait certainement pas le bonheur, elle s'en fichait royalement et ne considérait les pièces de monnaies que comme un moyen comme un autre d'obtenir ce dont on avait besoin. Or, en tant que pirate, elle obtenait tout par le vol, ce qui éliminait tout souci pécuniaire. Elle ignorait le fait que ses compagnons, à l'inverse, avaient grandi dans une misère si noire que la possession d'argent était devenue, pour eux, une fin en soi. Ils l'avaient suivie dans la mutinerie moins par désir de liberté que par envie d'accumuler de l'or. Devenir riche, aspiration saugrenue aux yeux de l'espagnole, était a contrario le grand fantasme de ses hommes. Liam Finnegan observa étonné sa capitaine qui elle même le regardait les yeux ronds. – Ben oui, justifia l'Irlandais, jusque ici on n' a jamais pris que des navires qui nous apportaient des vivres et de l'armement ; quand est-ce qu'on se fera un joli tas d'or ? – Parce que c'est ce que l'équipage attend ? de l'or ? – Évidemment que oui ! – Mais pour quoi faire ? – Ben pour être riche, pardi ! Pour profiter de la vie, quoi ! Ça va, capitaine ? ajouta Liam, se posant des questions quand à la santé mentale de son commandant. – Oui, c'est juste que je ne m'attendais pas à... mais bon, vox populi, vox dei ! Liam, fais moi un point et de là trace-moi une route vers les comptoirs de la Martinique. Nous attaquerons les navires remportant les paiements pour les esclaves, voire les négriers eux-même. – Ces routes sont justement très bien gardées, du fait des richesses qui y circulent. Maria se tourna vers son second avec un air de défi. – Les hommes veulent être riches ? Ils verront le prix que ça coûte !