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Dès la fin des années 1950, les services secrets français préparent leur politique africaine en vue des indépendances. Mais même eux ne peuvent pas tout se permettre et c'est là que les « barbouzes » entrent en scène, pour assumer cet illégalisme d'État. Leur passé importe peu, seules leurs compétences anticommunistes constituent le critère de sélection. Mais la liberté d'action et le pouvoir des « barbouzes » ont un revers: la République française niera officiellement avoir eu connaissance de leurs agissements. Et pour cause, ils représentent la face cachée de l'histoire de France depuis la Libération: ce sont d'anciens épurés, des employés des officines clandestines de la IVe République, des activistes des complots du 13 mai 1958 (putsch d'Alger), des collaborateurs de Foccart ou des agents clandestins du SDECE. La décolonisation de l'Afrique a été synonyme, pour la France gaullienne, de lutte anticommuniste et de défense de son domaine réservé. En 1960, le Congo devient le point de fixation de la guerre froide. Face aux Américains, aux Soviétiques et à la Tricontinentale (organisation recoupant les forces anti-impérialistes d'Afrique, d'Asie et d'Amérique latine), la France entend mener sa politique depuis Brazzaville.