Prix public : 12,00 €
À l'heure des fake news et du fact-checking de mauvaise foi, de l'information en continu et des sciences alternatives, on pourrait facilement croire que tout est relatif. Mais si l'on veut ne pas céder au cynisme ou au nihilisme, on peut se tourner vers les recherches récentes associant sciences humaines et sociales, qui ont fait progresser l'analyse des mécanismes à l'oeuvre dans les manipulations des négateurs de la science. L'heure n'est plus à la déploration. Pour lutter contre cette nouvelle idée-force, cet essai voudrait suggérer d'autres armesÂÂÂ : prendre conscience de nos biais cognitifs et des sources variées d'enfumage et d'entourloupe, cultiver nos vertus épistémiques et tenir l'évidence des faits pour une exigence première, mais aussi nuancer l'opposition entre faits et valeurs, cesser d'occulter les aspects positifs des émotions comme de réduire la rationalité à une peau de chagrin en en faisant un épouvantail positiviste, ne pas confondre déni de la science et aveuglement scientiste, comprendre que travailler dans un « esprit scientifique » implique de refuser toute compromission avec la société, la moralité et la pratique. De façon plus urgente encore, cet essai de philosophie engagée suggère d'éviter des malentendus élémentaires sur les concepts de vérité, de connaissance, ou de réalité, trop souvent déformés par l'idée-même de post-vérité. De nous méfier de nos préjugés métaphysiques les plus ancrés et d'oeuvrer à une authentique connaissance métaphysique ; enfin, de nous installer dans un espace académique et démocratique des raisons, seul à même de garantir la liberté de conscience, en démontrant que les idéaux de vérité et de connaissance constituent moins un rempart ou un déni de la vie qu'ils ne sont les meilleurs alliés de nos idéaux de solidarité et de justice sociale.