EAN13
9782370323088
Éditeur
IFJD
Date de publication
13 juillet 2021
Collection
COLLOQUES & ESS
Nombre de pages
254
Dimensions
24 x 16 x 1,5 cm
Poids
486 g
Langue
fre

Introduire Au Droit, Regards Critiques Sur Un Enseignement

Manon Altwegg-Boussac

IFJD

Prix public : 25,00 €

<p> </p><p></p><p>Introduire au droit à l'université soulève des défis singuliers. Traditionnellement, la matière Introduction générale au droit est présentée comme une introduction au droit civil. Le renouvellement récent des manuels d'Introduction générale au droit concurrence désormais ce genre (J. Caillosse), sans l'avoir dépassé. En confrontant les retours d'expériences et en maintenant une distance historique géographique et théorique, le présent ouvrage présente des regards critiques sur les manières et les pratiques de cet enseignement.</p><p>L'introduction au droit est en effet le lieu de diverses tensions. Historiquement, elle est le reflet de luttes politiques qui, selon les époques et selon les lieux, ont pu se traduire par la recherche de l'unification du droit (et sa légitimation). Si le droit est perçu comme l'expression concrète du pouvoir, le pouvoir ne peut pas se désintéresser des études de droit.</p><p>L'introduction au droit est aussi l'expression d'une revendication scientifique : il s'agit de distinguer le savoir juridique des autres savoirs, tout en évitant sa réduction triviale à une simple « pratique technicienne ». L'introduction au droit pourrait être confrontée à une forme d'assèchement. Le droit y demeure la plupart du temps présenté comme un donné, fixé par avance, aveugle aux autres formes de normativité (politique, sociale, pluraliste), celles qui dépassent les textes et autres canons classiques de la méthode juridique.</p><p>Du point de vue de l'expérience pédagogique, la question incontournable est celle de savoir ce que l'on veut faire en initiant au droit des « commençants ». Plusieurs stratégies sont à l'oeuvre : présenter le droit comme un univers indomptable, sans vérité, tourné vers la pente indéfinie des questions (celle de l'existence de l'obligation et des raisons de l'obéissance) ; ou bien présenter des introductions adaptées sur-mesure aux différentes matières juridiques, laissant à plus tard le temps de la déconstruction - l'introduction théorique et philosophique ne serait ainsi qu'un paradoxal « après » - ; ou enfin assumer une approche « engagée » qui impose de clarifier explicitement la démarche théorique et politique qui sera retenue. Il ne fait pas de doute que l'un ou l'autre de ces choix est mû par l'idée que l'on se fait du « bon juriste » et plus généralement, à travers lui, de son rôle dans la société.</p><p>Actes du colloque organisé à l'Université Paris Nanterre les 23 et 24 mai 2019 (CTAD avec le soutien de la SFPJ)</p>
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