Prix public : 12,00 €
(Texte provisoire) Le livre commence par l'apparition d'une créature mystérieuse et taciturne, portant une écharpe et des baskets, à la porte d'un manoir. Les habitants de ce lieu, aristocrates tout droit sortis de l'époque edwardienne, voient cet être à l'allure vague de pingouin s'installer chez eux et ne plus en partir. Ils essaient tant bien que mal de cohabiter avec lui et de faire avec son humeur insaisissable, tour à tour abattue et espiègle. Hélas, dix-sept ans plus tard, l'invité ne montre toujours aucune intention de repartir. L'Invité douteux s'inscrit dans les traditions du surréalisme et de la littérature du non-sens. Il s'agit d'un des livres les plus célèbres et anciens d'Edward Gorey (troisième opus de l'auteur, il fut publié en 1957 par l'éditeur Doubleday). Le chanteur Robert Wyatt en fit dans les années 70 une adaptation musicale avec le compositeur Michael Mantler. Le lecteur y retrouvera le même sens de l'absurde que dans les ouvrages de cet auteur déjà édités au Tripode (Les Enfants Fichus, La Harpe Hagarde, Le Couple détestable, Total Zoo, etc). A propos de l'auteur Edward Gorey (1925 -2000) est un dessinateur singulier. Ne nous attardons pas sur sa vie sentimentale ou le nombre de ses bagues, et retenons l'essentiel. Certains se souviennent de lui comme de l'étrange individu, portant jeans et manteau de fourrure, qui assista pendant un quart de siècle à toutes les représentations du New York City Ballet. D'autres savent que sa belle-mère chantait la Marseillaise dans le film Casablanca ou qu'il vivait avec en moyenne sept chats dans un petit appartement new-yorkais. Les plus érudits le connaissent pour son générique de la série Mystery !, les plus âgés se rappellent son décor renversant pour le Dracula donné à Broadway en 1977. Le plus étonnant, c'est le nombre d'Américains qui ont eu, un jour ou l'autre, un livre d'Edward Gorey entre les mains. Extravagantes, inclassables, souvent d'inspiration surréaliste, toujours brèves et délicieuses à parcourir, ces ouvres farfelues font la joie des amateurs de livres décalés. Les recueils de Gorey sont aujourd'hui rassemblés dans des anthologies. Sa maison de campagne - Elephant House - a été transformée en musée. Plusieurs essais explorent son univers. Tim Burton le revendique comme maître. La méconnaissance de cet auteur en France est d'autant plus étonnante...