Prix public : 13,00 €
Lava est le long monologue d'une femme qui, devant un tribunal, veut s'expliquer sur le meurtre de son enfant. La langue est restructurée selon une ponctuation totalement inhabituelle et un vocabulaire en grande partie réinventée. Le lecteur se retrouve ainsi radicalement confronté à l'altérité d'une pensée qui, pourtant, devient peu à peu familière. Placé sous la filiation revendiquée de Samuel Beckett et d'Antonin Artaud, ce texte est d'une maturité d'autant plus étonnante qu'il s'agit du premier écrit d'un auteur qui a trente ans. Lava n'. Savait pas. Qu'elle avait. Un baba. Dans l'bidus. C'est ainsi que commence le texte. Et il est rare de découvrir, dès la première phrase, une oeuvre qui porte dans sa langue un tel niveau de conviction et dans sa forme un tel mélange d'étrangeté et d'évidence. Dans Lava, la langue devient primitive, ahane et se libère. Ce long monologue d'une femme qui doit dire l'inaudible d'un infanticide réussit un prodige : nous habituer à une langue qui n'est pas la nôtre mais que l'on s'approprie, nous faire entrer dans une pensée qui, de mystérieuse, devient évidente. Lava s'ouvre sur une citation de Samuel Becket : "Et ma propre langue m'apparaît de plus en plus comme un voile qu'il faut déchirer afin d'atteindre les choses cachées derrière." Lire la suite revient à en faire l'expérience.