Prix public : 11,50 €
Bandini, le héros de John Fante, a trouvé son héritier. C'est un branleur. Mais un branleur de génie ! 1952. Dans une cafétéria juive à l'angle de Broadway et de la 86e rue, Jakob Bronsky, tout juste débarqué aux États-Unis, écrit un roman sur son expérience du ghetto pendant la guerre : Le Branleur ! Au milieu des clodos, des putes, des maquereaux et d'autres paumés, il survit comme il peut, accumulant les jobs miteux, fantasmant sous sa couette sur le cul de la secrétaire de son futur éditeur M. Doublecrum... L'Amérique, ce « paradis », est une jungle où la valeur d'un homme se juge à son portefeuille et où tout est marchandise : l'homme, la femme, le sexe, et aussi la littérature. Récit drôle et cruel, évoquant Roth ou Bukowski, Fuck America est en grande partie autobiographique : le livre s'inspire des conditions de vie de l'auteur à son arrivée aux États-Unis dans les années cinquante, alors qu'il travaillait comme serveur dans un delicatessen juif de New York. Né en Allemagne en 1926, Edgar Hilsenrath a survécu au ghetto durant la guerre, avant de partir pour Israël, puis pour New York. C'est dans cette ville, où il enchaîne d'abord les petits boulots, qu'il commence véritablement l'écriture de son premier roman. Il écrit la nuit, dans des cafétérias juives sordides, et vit de rien. Toute son ouvre s'inspire de cette expérience marquée par la guerre et la solitude, mais sur un mode burlesque, quasi rabelaisien. Longtemps refusé par les éditeurs allemands, qui craignent les réactions à son approche, très crue, de la Shoah, Edgar Hilsenrath connaît d'abord le succès aux États-Unis. Ce n'est qu'après son retour en Allemagne, en 1975, et la réédition de ses chefs-d'ouvres Nuit et Le Nazi et le Barbier, qu'il obtient la consécration dans son propre pays. Auteur d'une ouvre ample et à l'originalité sans équivalent, il est aujourd'hui considéré comme l'un des écrivains européens les plus singuliers de sa génération.