Prix public : 19,00 €
Raconter le délitement d’un archipel que personne ne retrouve sur la plupart des mappemondes n’est pas donné, ni chose aisée. L’artiste se met ici à nu et décline les fragments éparses de son histoire. Obsession(s) Remix ne parle pas que des Comores, mais recycle le vécu d’une expérience coloniale singulière, afin de dresser un manifeste contre la prédation et la volonté de puissance. « Tel un rituel, des hommes, de blanc vêtus, invoquent leur seigneur, un soir de déroute. Saisie, une femme interroge. Dans l’ombre, une voix lui répond : ils enterrent les leurs. C’est tout ce qui leur reste dans un monde où l’on se gave de pop corn pour survivre au déluge ». Ces fragments, mis bout à bout au plateau, viennent tisser la probabilité d’un autre récit, qui émerge du non-dit. L’auteur dit ne pas écrire pour résister, mais plutôt pour ne pas oublier, afin qu’une autre réalité puisse advenir sur les décombres du passé commun. Cet objet-livre déroule le fil d’une proposition au caractère protéiforme dont on ne saisit le sens que si l’on comprend la nécessité de faire récit à plusieurs pour parler du monde auquel on aspire. Des shungu’s performances – inspirées de la tradition comorienne - à la création du spectacle, ce même désir de réinterroger la relation entre l’Occident et ses anciennes possessions. Une aventure théâtrale conçue pour dire « la complexité de nos vis-à-vis, entre Sud et Nord, encore sous tutelle ». Un projet qui contribue à déconstruire l’établi.