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L’émigration royaliste des années de la Révolution, porteuse des valeurs idéologiques d’une époque révolue, a suscité peu d’études, bien qu’elle ait laissé, à travers Mémoires, Journaux ou correspondance de nombreux témoignages narratifs de première main. Aussi est-ce avec beaucoup d’intérêt que nous publions ce « Journal d’émigration » du vicomte Jean-Antoine de Brons, issu d’une vieille famille noble originaire du Quercy, seigneur de Pommiers, en Fronsadais, par son union avec Henriette de Fronsac. Une carrière militaire l’amena, juste avant la Révolution, au rang de colonel et de « commandant pour le roi à Libourne et pays circonvoisins ».Brons_1 Au mois de mai 1792, Jean-Antoine de Brons et son jeune fils, Philippe, passent la frontière pour se mettre au service des princes, frères de Louis XVI, et combattre les armées de la République. Ils ne reviendront en France que dix ans plus tard, profitant de la loi d’amnistie promise par Napoléon le 6 floréal an X, aux émigrés qui rentreraient avant le 1er vendémiaire de la même année (23 septembre 1802). Comme l’indique Michel Figeac dans sa préface, « c’est cette histoire de fuite et de déroute, d’enthousiasme puis de larmes, de sang et de désillusions que [ce journal] nous raconte grâce à Patrick Richet qui a su transformer l’écriture large et tassée de Jean-Antoine de Brons en un beau livre que le lecteur abordera comme un roman d’aventures ».