Prix public : 21,00 €
Bien des auteurs et des personnages de la littérature ont inspiré les psychanalystes, à commencer par Freud et Lacan, dans la théorisation des processus inconscients. Dans ce même fil, Simone Wiener fait ici figurer nombre de ceux qui l'ont accompagnée dans son parcours et sa position d'analyste. Elle expose comment Aharon Appelfeld, Paul Celan, Georges Perec et Henri Meschonnic permettent de retrouver ce que Lacan nommait « lalangue », par le truchement de la lettre. Leurs voix, aujourd'hui si reconnues, ouvrent aussi un questionnement sur la parole de femmes prises dans l'aventure de la psychanalyse, comme Sabina Spielrein, Margarete Hilferding ou Elfriede Hirschfeld, et sur la possibilité pour elles d'être entendues, de se faire entendre. S'y découvrent le transfert et ses possibles impasses, à partir desquelles Simone Wiener avance l'idée, inspirée de la position de Diotime dans Le Banquet, d'une autre façon, « pas-toute », de mener une cure. Apparaissent alors à l'auteure d'autres modalités d'élaborations psychiques possibles, liées à l'art, au mythe ou à l'humour, comme ce fut le cas par exemple pour Aby Warburg ou Jean-Michel Basquiat. Sa rencontre avec Luigi Pirandello endeuillé dans Colloque avec des personnages, lui souffle, in fine, l'hypothèse d'un au-delà possible à l'expérience d'une perte réelle : une forme de retournement du regard des absents, qui peut faire transmission.