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La faiblesse de la pensée politique, qui caractérise notre époque, tend à isoler toujours plus la propriété intellectuelle de l'environnement et à la séparer du public et de l'intérêt général. Pourtant, c'est bien l'intérêt général, le public et l'espace public qui fondent la propriété intellectuelle en général et la propriété littéraire et artistique en particulier. Le monopole d'exploitation conféré à un auteur ne peut se justifier que par l'intérêt général que lui porte son public et qui le récompense ainsi de son travail. Impraticable pour la vie de l'esprit, le champ de la nature s'est opposé au champ de la culture et nos sociétés démocratiques reposent sur ce postulat que l'état de nature précède l'état politique. Réconcilions environnement et culture, étendons le champ de la légitimité démocratique à l'espace naturel, concevons la « propriété » intellectuelle, non plus tant comme autant de collections de propriétés privées, mais comme la structure d'un espace public. Ainsi pourrions-nous étendre cette « propriété » intellectuelle refondée, en conférant des droits intellectuels au bénéfice de personnes privées ou publiques qui réaliseraient un travail particulier au bénéfice de l'espace naturel, à savoir l'espace du vivant, dans l'intérêt général. Il ne s'agit plus d'avoir ou de posséder, mais bien d'être en conscience dans un espace commun partagé par tous et respectant notre environnement.