Prix public : 45,00 €
Ce volume interroge les rapports entre la correspondance du penseur politique florentin Francesco Guicciardini (1483-1540) et ses autres écrits (Ricordi, Considerazioni sui ‘Discorsi’ di Machiavelli, Storia d’Italia). Partant de l’analyse des termes prudenza, discrezione, esperienza, congettura et opinione, l’ouvrage montre que l’apport de Guicciardini à la langue politique moderne ne consiste pas tant en la création de termes neufs, qu’en la précision du sens de mots hérités de la tradition dans des contextes linguistiques, discursifs, historiques ou politiques définis. L’examen minutieux des occurrences des cinq mots, à la fois dans le ‘carteggio’ et dans les œuvres, révèle les ramifications de l’intertexte guichardinien, dans lequel des nœuds conceptuels – tels que l’importance de l’expérience récente comme source d’enseignement pour répondre aux questions du présent, ou la nécessité de mettre en relation imminence et importance d’un péril pour régler sa conduite – traversent les écrits sans distinction de genre. Suivre la trajectoire de tels concepts à partir de leur genèse, souvent identifiée dans les lettres, permet de mettre en lumière le rôle de la correspondance pour l’enregistrement « à chaud » des réflexions de l’homme d’état sur les temps troubles qu’il vit : les guerres d’Italie. Une telle méthode rend évidentes la fonction de la correspondance comme réservoir de faits et de formulations auquel puise l’auteur pour la rédaction des œuvres, et l’importance de l’écriture épistolaire comme moyen mnémonique perpétuant les idées d’un écrit à l’autre.