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Août 1969, à El Barrio, le quartier portoricain de New York, des jeunes gens descendent dans la rue, en treillis et bérets à la Che Guevara. Dans leurs mains, pas de fusils, mais des balais. Ils nettoient les rues délaissées par les pouvoirs publics. Une émeute éclate. L’embrasement menace, la mairie accepte d’envoyer plus souvent ses éboueurs. El Barrio vient de découvrir ses Black Panthers, les jeunes membres du Young Lords Party. Ils ont entre 16 et 25 ans, sont les enfants de l’immigration portoricaine, arrivée en masse depuis la colonisation de l’île par les États-Unis. Inspirés par les Black Panthers, et les nationalistes portoricains, ils veulent remplacer l’État capitaliste et raciste par des alternatives communautaires et politisées. Ainsi, ils défilent pour l’indépendance de Porto Rico mais sont surtout très actifs dans les quartiers, où ils développent notamment des programme autour de la santé. Pour eux, la révolution est aussi une transformation personnelle. Sous l’influence des femmes, qui font comprendre aux hommes qu’on ne peut être révolutionnaire et machiste, les membres du parti travaillent ensemble à se libérer du sexisme, de l’homophobie et de leur propre racisme. En 1971, ils sont quelques milliers sur la côte Est. Leur presse est lue, leur action efficace. Mais le parti, déchiré par des luttes internes, affaibli par des erreurs stratégiques, déstabilisé par le Cointelpro, se sépare en 1976. L’histoire trépidante des Young Lords est un moment essentiel de l’imaginaire politique des Latinos aux États-Unis, et un pan méconnu des luttes des années 1960.