Prix public : 16,00 €
Ce recueil de nouvelles, conçu tel un moment musical, nous convie à pénétrer l’univers exceptionnel des cordes et plus particulièrement celui du violon. C’est tour à tour spectateur, instrumentiste ou luthier, que le lecteur vit l’intensité émotionnelle des concerts, la force de la pratique instrumentale, le pouvoir de l’interprétation et l’approche de la dimension artistique du travail du luthier.À chaque étape de la vie, la musique est un langage privilégié qui permet d’aimer, de consoler, d’exalter, de transmettre. La dernière nouvelle s’intitule Prades, été 1956 et évoque Le Chant des Oiseaux, exécuté par Casals, lors du dernier soir du Festival qui porte son nom, vantaux de l’église ouverts, face aux réfugiés. Ce concert de nouvelles s’achève sur ce récit, celui du vécu de tout peuple contraint à l’exil, d’une criante actualité.Un trille au piano se fit clairement entendre. La tête de l’homme se releva et en un geste sobre, quasiment invisible, son bras conduisit l’archet sur les cordes pour une douce et grave mélodie. L’accompagnement discret soutenait la voix si humaine du violoncelle. L’émotion vécue par l’interprète gagna tous ceux qui l’écoutaient. Malgré la distance, et bien que contenue dans la gorge du soliste, en contre-chant de l’instrument, se percevait une mélopée proche de sanglots. Sur la place, les rudes Catalans en velours côtelé, à leurs tours touchés par ce sentiment, sentirent monter des larmes qu’ils ne cherchèrent pas à retenir.