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Un jour d’hiver froid et pluvieux, se promenant avec sa mère, Catherine Ferrière, alors petite écolière, fut interpellée par celle-ci : – Que veux-tu faire quand tu seras grande ? – Je ne sais pas. C’était vrai, elle ne savait pas à quoi se destiner car ce qui lui importait pour l’heure était le grand vent de grands ciels bleus, et puis les arbres petits, les herbes qui piquent et parfument d’un même élan et tous qui se cramponnent à la roche, qui résistent ! Lui importaient beaucoup aussi, son grand-père, sa grand-mère, son père et sa mère, cinq, elle comprise, plus Miquette, la chatte, plus la maison, plus les copines et ses poupées... En plus, elle aurait bien aimé faire Zizi Jeanmaire comme à la télé ! – Tu as de bonnes notes en composition française, tu aimes tant lire... écrivain ? La petite n’osa contredire sa maman : écrivain ? Oh non, songea-t-elle, on y est trop seul ! Mais laissa la question en suspens. Plus tard, après s’être adonnée à l’enseignement puis à l’accompagnement de celles et ceux vivant dans les misères, elle repensa à la question posée, là-bas, il y a longtemps, sur l’ancien pont de l’Intérêt Local, alors, ayant abandonné tout espoir de pouvoir renoncer à ce destin tout tracé, elle se résolut à écrire, bien assez vieille pour en supporter le déboire et bien assez solitaire pour vouloir le demeurer.