Prix public : 15,00 €
Jean-Michel Léglise écrit ici des poèmes comme un cinéaste des temps modernes. Plume à l'épaule il est le chroniqueur de la vie quotidienne et nous embarque pour des lointains à portée de regard. Plans larges pour une atmosphère qui s'invente sans cesse. Le poète s'invite dans le monde. Il est en bas de chez nous. Il flâne, se pose, repart, dévale les escaliers d'un métro improbable, sans frontières, s'assied à une table de bistrot aux allures d'œuvre d'art. On est ici, mais on pourrait être ailleurs quand, soudain, le monde se met à le regarder sans le voir. Le poète est comme happé. Alors le plan américain s'impose, le plan rapproché devient incontournable, le gros plan appelle l'écriture, essentielle, précise, au plus près de la peau des gens, au seuil du sillon de leur roman. Il filme à l'encre noire et ça s'écrit sur sa rétine à l'envers des conventions. Les textes sont à lire dans le miroir du monde. Philippe Bouret accompagne de sa plume, en noir et blanc, l'artiste vagabond dans le mouvement urbain ininterrompu. Il tente de suivre l'intrépide découvreur de vie, en posant çà et là quelques traits, aplats et ombres inquiètes, comme un enfant qui craint de se perdre. Jean Michel Léglise est un poète qui a le mot à l'œil.