Prix public : 28,00 €
EXPOSITION « ARTISTES ET PAYSANS. BATTRE LA CAMPAGNE », DU 1ER MARS AU 25 AOÛT 2024 AUX ABATTOIRS, MUSÉE – FRAC OCCITANIE TOULOUSE Artistes : Maria Thereza Alves, Jean Amblard, ARN (Éric Tabuchi et Nelly Monnier), Adrian Balseca, Gianfranco Baruchello, Julien Beneyton, Michel Blazy, Rosa Bonheur, Thierry Boutonnier, Jules Breton, Mathilde Caylou, Henri Cueco, Marinette Cueco, Pierre Creton, Ágnes Dénes, Morgane Denzler, Morgan Fache, Nina Ferrer Gleize, Aurélie Ferruel et Florentine Guédon, Annabel Gueredrat, Sylvain Gouraud, Suzanne Husky, Fabrice Hyber, INLAND – Campo Adentro, KAKO & Stéphane Kenkle, Léon-Augustin Lhermitte, Aurelia Mihai, Jean-François Millet, Asunción Molinos Gordo, Myvillages, Nouveau Ministère de l’Agriculture (Suzanne Husky et Stéphanie Sagot), Aurélie Olivier, Daniel Otero Torres, Karoll Petit, Jean-Baptiste Perret, Térence Pique, Émilie Pitoiset, Tabita Rezaire, Pascal Rivet, Damien Rouxel, Noémie Sauve, Jade Tang, Nicolas Tubery, Agnès Varda, Simone Villemeur-Deloume, Lois Weinberger. L’exposition « Artistes et paysans. Battre la campagne » propose une exploration des liens multiples et riches entre les artistes et les paysans à l’aune des enjeux auxquels fait face l’agriculture aujourd’hui. À travers un ensemble de près de 150 œuvres, le parcours proposé entend contextualiser et mettre en évidence les points de rencontre entre art et agriculture, tout en explorant la manière dont ce dialogue a évolué dans un contexte de redéfinition des relations entre l’humain et son environnement. Des artistes ont entrepris ces dernières années de s’extraire d’une représentation du monde rural, qui confine parfois à l’image d’Épinal, pour comprendre la réalité sociale, économique et environnementale des mondes paysans de l’époque actuelle. Ils et elles cherchent à mieux représenter et comprendre celles et ceux qui sont à la fois au centre et en marge de la société, après avoir pendant des siècles représenté la majorité de la population française, et qui exercent aujourd’hui leur métier entre des injonctions contradictoires de productivité et de respect du vivant. Si l’après seconde guerre mondiale a marqué un tournant décisif pour la production agricole, qui se tourne en Occident vers un modèle intensif et industriel, le début du xxie siècle s’inscrit dans une période de mutation inédite, à l’aune d’une prise de conscience nouvelle. Ce dialogue entre art et agriculture transmet ainsi des visions et des paroles essentielles sur les enjeux actuels du travail de la terre. À travers un parcours thématique, l’exposition aborde les questions de la représentation du paysan, des semences, de la fabrication du paysage ou encore des gestes et savoir-faire, et met en avant les artistes, historiques et émergents, qui placent au cœur de leur pratique la figure et le travail des paysans et paysannes. Elle remet notamment en perspective l’entrée du monde paysan au musée au xixe siècle, par l’intermédiaire notable de peintres tels que Jean-François Millet, Rosa Bonheur ou Jules Breton – dont des œuvres sont exceptionnellement prêtées par le musée d’Orsay – qui, s’intéressant au plein air, aux campagnes et aux animaux, ont introduit la représentation de leur vie et de leur travail dans le champ des Beaux-Arts. Le xxe siècle accompagne la fixation et la préservation d’un mode de vie agricole par la création de musées d’ethnologie et de traditions populaires, notamment évoqué grâce à d’importants prêts du Mucem, mode de vie dont les artistes d’aujourd’hui proposent une relecture. Des artistes fondateurs de la représentation des mondes paysans contemporains en France, tels que le photographe Raymond Depardon et la cinéaste Agnès Varda, sont ainsi présents aux côtés des artistes pionniers, Ágnes Dénes, Lois Weinberger ou encore Gianfranco Baruchello qui, dès les années 1970, ont fait de l’acte de planter une action artistique et politique. Tous partagent sous des formes variées, généralement via une relation directe avec les agriculteurs et agricultrices, des récits pluriels qui ont été souvent romantisés ou mis de côté. À travers leurs œuvres, les artistes mettent en relief les réalités et les difficultés de la vie paysanne, et en dressent de nouveaux portraits, tout en questionnant l’éloignement entre les lieux de production et de consommation. Chaque œuvre reflète ainsi un mode de réinvestissement de notre lien au vivant et aux mains qui nous nourrissent, ouvrant sur un terrain de création pour une reconnexion des pratiques artistiques et agricoles.