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On s’attarde assez peu sur la dimension politique de l’œuvre de Mark Twain. C’est que dans ses récits les plus connus – qu’on juge souvent et bien à tort destinés à la seule jeunesse –, la réalité politique pourtant très présente n’est qu’un des éléments du propos. Twain a été tout au long de son existence particulièrement attentif aux souffrances et aux injustices engendrées par le colonialisme, le racisme, les discriminations sociales et ethniques, et il ne s’est pas privé d’en faire état, qu’il s’agisse des questions internes de la politique des États-Unis, de l’impérialisme et de la violence infligée par les colonisateurs quels qu’ils soient. On soulignera d’ailleurs que son engagement n’a pas été que de parole et qu’une part de son existence a été, également, militante. Un candidat à la présidence : quand un candidat se présente aux plus hautes fonctions de l’État s’engageant à rester fidèlement le salaud qu’il a toujours – preuves à l’appui – été. Candidat au poste de gouverneur : quand un homme de bien qui brigue un poste de gouverneur se métamorphose, sous l’effet de la presse – et sans pouvoir rien faire – en une sorte de monstre, concentré de toutes les tares et de toutes les bassesses humaines. Secrétaire particulier d’un sénateur : que reprocher à celui qui, obéissant scrupuleusement à son maître en politique, applique à la lettre ses instructions sans se donner la peine de les déguiser sous un minimum de rhétorique ? Tourner sa veste : comment comprendre que si tourner sa veste en politique fait d’un homme un reptile, la tourner par deux fois puisse vous transformer en un oiseau de paradis ? Oraison fictive pour un homme de parti : comment le refus de penser de ceux qui, volontairement, se font esclaves d’un parti, mène à la perte de sens.