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Nous sommes persuadés de la pertinence de Maât, la norme juridique africaine inférée de l'ordre de l'Univers et confrontée, depuis près de cinq siècles, à un droit positif qui ignore l'histoire et la culture des nations de Kemet. Si dans la pensée occidentale, le législateur, le juriste et le prince sont garants de la production du sens, du contrôle et de l'application du droit, il n'en va pas de même pour le droit africain qui nie ce point de départ pour s'en tenir à l'Ordre de l'Univers, Maât (Egypte), Mee(Bassa), Maa Ngala (Bambara), Mawu (Fon), Mahano (Nyoro), Mawega Nangila (Luba), etc., saisi comme l'objet (l'objectif) de droit, le référent extérieur au droit lui-même et à la réalité sociale, du moins dès le départ. Le droit africain fonde ainsi une autre manière de faire la science qui dépasse le cadre de la pensée complexe d'Edgar Morin. Aussi n'est-il pas exagéré de dire que le droit positif n'est rien d'autre qu'une forme de droit et non la science du droit, en raison de l'identité opérée entre l'objet (l'objectif, la science) et le sujet (le subjectif, le juriste) qui produit le droit sur la base du paradigme juridique cartésien, sans référence à un objet qui lui est extérieur.