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Les génériques de séries font partie de notre mémoire et de notre culture à la fois intimes et collectives. Les études statistiques montrent clairement que la plupart des spectateurs et, davantage encore, des téléspectateurs conservent en mémoire des souvenirs très précis des génériques qu'ils jugent particulièrement réussis. Placé, dans les séries, à des endroits finalement assez variables, et pas toujours dans les toutes premières secondes, à la différence des films, le générique peut être, certes, porteur d'informations concrètes – titre, noms des acteurs, des auteurs, des techniciens –, mais, se rapprochant récemment de plus en plus de l'esthétique du clip, brièveté de notre société pressée incluse – à l'heure où YouTube, le zapping et les best of sont devenus la nouvelle façon d’ingérer « de l’image », puis de la digérer aussi vite –, il est aussi un fragment audiovisuel métissé, parsemé de signes et d’indices. Il crée des attentes, propose éventuellement de fausses pistes, ou encore ouvre des perspectives herméneutiques inédites, dans ses détails à fouiller. Il est aussi doté d’une histoire dont il faudra tenir compte pour conjuguer à son égard synchronie et diachronie de manière ample. Il a connu, aussi, des mutations très profondes depuis le début des années 1960, et il a acquis progressivement ses fonctions propres, sur tous les plans: audiovisuel, technique, mais aussi économique et juridique. Pour toutes ces raisons, les quatrièmes Journées d’études consacrées aux séries télévisées, organisées grâce au Centre de recherche interdisciplinaire sur les modèles esthétiques et littéraires et au Centre interdisciplinaire de recherche sur les langues et la pensée de l’université de Reims Champagne-Ardenne – dont ce volume représente les actes – et qui se sont tenues à Reims les 7 et 8 mars 2019, le premier jour à la médiathèque Falala et la seconde au campus euro-américain de Sciences Po, proposent de s’attacher à l’étude de la nature du générique, à ses structures et, peut-être plus encore, à ses enjeux, en termes formels, mais aussi socioculturels.