Prix public : 18,00 €
Version:1.0 StartHTML:0000000248 EndHTML:0000006259 StartFragment:0000002920 EndFragment:0000006223 SourceURL:file://localhost/Volumes/Donnees/OUVRAGES/Cahiers%20de%20Blois/Cahiers%20de%20Blois%2015/Les%20Cahiers%20de%20Blois%20n%C2%B015.docLe paysage est désormais partout. Limité un temps à un genre de la peinture, étendu depuis quelques décennies à une profession, il déborde aujourd'hui largement ces domaines et, via les questions d'urbanisme, d'environnement, de développement durable, il occupe l'espace de la plupart des problématiques engageant l'avenir de la planète. Il a à voir avec la géographie, l'histoire, les mœurs, l'économie, l'agronomie, les arts et la littérature, le voyage, la philosophie... la politique aussi bien sûr. Mais dans cette étendue il se disperse, il se perd quelque peu. Faut-il dès lors en restreindre l'approche aux stricts attendus d'une profession – paysagiste – qui en a fait son matériau et son médium, ou bien doit-on le suivre partout où on le rencontre ? Le parti des Cahiers de l'École de Blois, et justement parce qu'émanant d'un lieu d'enseignement du paysage, aura toujours été jusqu'à présent de ne privilégier aucune de ces voies, de n'en considérer aucune comme seconde. Parler du paysage en termes de métier, en reliant cette préoccupation à la notion de projet, peut-être plus centrale encore qu'en architecture, mais l'approcher aussi de manière sensible ou réfléchie hors du cadre projectuel, via les sciences humaines et les arts – ces deux voies, les Cahiers ont tenté de les suivre ensemble et de les tresser. Avec ce numéro, il ne s'agit pas du tout de dresser un bilan de ce travail, mais de reprendre le chantier à son commencement, en tant qu'il détermine un espace de questions, une sorte d'inquiétude féconde. Il y a quinze ou vingt ans encore, quand on parlait d'une école de la nature et du paysage, tout le monde ou presque imaginait aussitôt de la verdure, des pampres, des roseraies... On sait un peu mieux aujourd'hui qu'il s'agit de tout autre chose, et que le nom même de " nature " qui est convoqué dans cette appellation désigne d'abord la complexité de tout le vivant. " Vous avez dit nature ? " – Ce pourrait être là aussi l'axe de réflexion d'un numéro des Cahiers, mais pour celui-ci, la question, plus cadrée malgré tout, se contente de repartir d'un " Vous avez dit paysage ? ", dont nous espérons qu'il aura la valeur d'une récapitulation et, par conséquent, d'un point d'appui.