Prix public : 13,00 €
L’affaire commence par un dialogue avec Lucifer. Celui-ci a créé le duo Krabat-Reissenberg symbolisant le penseur et le pouvoir, éternellement condamnés à s’affronter. Krabat rappelle bien sûr le Faust de Goethe, qui devient Jan Serbin au nom identitaire et qui circule à travers les époques sans cesser d’être lui-même. Au départ paysan sorabe ne recherchant qu’une vie simple au pays du Bonheur – qui évoque la Lusace –, il est devenu un biologiste de renom, lauréat du prix Nobel. Après l’échec d’une tentation vulgaire, Lucifer lui dépêche l’éternel Reissenberg, qui lui offre des ponts d’or contre la formule que le savant détient. « Si j’avais la formule, réplique Jan Serbin, elle effacerait peu à peu de la terre l’humanité telle qu’elle est, et elle en ferait une autre. […] Une humanité qui serait incapable de se penser vers le progrès et qui glisserait ainsi à reculons jusqu’à son point zéro. » Jurij Brězan (1916-2006) est le premier écrivain sorabe en termes de notoriété, originaire de ce peuple slave établi depuis dix-sept siècles en Lusace, aujourd’hui en Allemagne. Il a traversé toutes les grandes crises du XXe siècle, des prisons de la Gestapo aux honneurs de la République démocratique allemande, il a connu la chute du mur de Berlin et la réunification. Son oeuvre, écrite alternativement en sorabe et en allemand, puis traduite en vingt-cinq langues, couvre tous les domaines de la littérature, de la poésie au scénario. Préface de Dietrich Scholze/Šołta.