Prix public : 28,00 €
« Ce livre présente un nouveau récit du génocide indonésien. Il démontre que dès le début, l’armée n’a pas tenté de nier son rôle dans cette campagne. Au contraire, ce livre montre que les militaires ont ouvertement coordonné son lancement, puis ont enrôlé le gouvernement civil et la société civile dans sa mise en oeuvre – tout en documentant soigneusement sa progression. La mise en oeuvre du génocide était une politique officielle et les documents et archives présentés dans ces pages étaient destinés à mieux organiser cette politique, à permettre une coordination simultanée du génocide aux niveaux national, interprovincial, provincial, des sous-districts et des villages. Ce nouveau récit, bien que limité à une province (Aceh) et à une chaîne interrégionale de commandement (Sumatra), offre de nouvelles perspectives à la compréhension du génocide indonésien en tant qu’événement national et soulève de nouvelles questions.Il est solidement prouvé que le commandement de l’armée avait l’intention de détruire le groupe communiste indonésien et a agi dans cette intention. Cette intention a été affirmée pour la première fois le 1er octobre 1965, par l’annonce du commandement militaire ordonnant aux sodats d’“anéantir complètement” le Mouvement du 30 Septembre. Elle évoluera ensuite le 4 octobre avec l’ajout ordonnant aux civils de participer à cette campagne d’anéantissement. Le 14 octobre, les militaires établirent un « conseil de guerre » pour superviser sa mise en oeuvre.Le résultat le plus marquant de cet intérêt récent pour les massacres est que le génocide indonésien n’est plus considéré comme un mystère sans auteurs ni un déchaînement de violence “spontanée”, mais comme une campagne délibérée de violence parrainée par l’État. Une telle perspective exige qu’au-delà de la nécessité urgente d’obtenir une nouvelle reconnaissance publique de la part du gouvernement indonésien et de ses soutiens occidentaux, au-delà de la nécessité pour les survivants et leurs familles d’être pleinement réhabilités, il y ait aussi une certaine forme de responsabilité devant la justice pour le génocide indonésien si on veut que les lois internationales, considérées comme le ciment de la communauté internationale, conservent leur sens comme moyen d’amener les auteurs d’atrocités à rendre des comptes. » Jess Melvin