Prix public : 21,00 €
La poète uruguayenne Delmira Agustini (1886-1914) fut une référence notoire du mouvement moderniste (1870~1920) de la première décennie du XX° siècle latino-américain. Elle entendait revendiquer les droits de la femme en tant qu’être humain à part entière, sa propre légitimité à s’exprimer sans détour. Elle osa inverser les rôles, conférant à la femme une attitude active dans la relation amoureuse, passant ainsi de l’état d’« objet » dévolu exclusivement au genre féminin à celui de « sujet », incarnant de ce fait « la femme fatale » tant décriée à l’époque. Par ailleurs, on découvre dans le recueil Les chants du matin paru en 1910 une auteure maîtresse d’un style qui n’appartient qu’à elle avec un traitement spécifique des mythes de l’Antiquité et des symboles qu’elle transforme, inverse, pour servir les besoins de sa cause. Malgré une reconnaissance incontestée dans la littérature latino-américaine et espagnole, sa poésie demeure inconnue dans l’espace francophone. Tout comme le recueil Les calices vides de Delmira Agustini, cet ouvrage traduit en français par Monique-Marie IHRY tente de relever le défi et de faire connaître outre-Atlantique une poète de caractère, rebelle, ayant ouvert au début du XX° siècle une large brèche féministe dans le mouvement moderniste. Monique-Marie Ihry a été récompensée par des grands prix de poésie. Elle est, entre autres, lauréate 2019 du grand Prix de traduction François-Victor Hugo de la Société des Poètes Français pour sa traduction de Langueur (1920) de la poète argentine Alfonsina Storni. Elle a par ailleurs obtenu un rappel de ce même prix en 2020 pour la traduction d’Inquiétudes sentimentales de la poète chilienne Teresa Wilms Montt.