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La crise du Covid-19 a donné corps à l’idée d’une génération sacrifiée au bénéfice des plus âgés. Pour discutable qu’elle soit, cette opinion a trouvé en France un terrain propice. Victime de la paresse réformatrice des gouvernements successifs, la jeunesse pourrait-elle faire sécession ? Cette question n’est pas purement rhétorique : elle a d’ores et déjà des effets tangibles. Les jeunes se détournent des formes classiques de participation politique. Aux élections locales de 2021, près de neuf jeunes sur dix ne sont pas allés voter. Ce record d’abstention montre que le suffrage universel est en réalité de moins en moins... universel. Mais il n’y a pas de fatalité à ce qu’une population vieillissante surdétermine les grandes orientations du pays. Pour Frédéric Monlouis-Félicité, il est temps d’accorder aux jeunes, qui ont par nature plus de droits sur l’avenir, l’attention qu’ils méritent. La guerre des générations n’est pas inéluctable pour autant qu’une politique de la jeunesse soit assumée. Éducation, enseignement supérieur, emploi, logement… il y a urgence. Ces politiques doivent être repensées pour permettre aux jeunes de se construire un destin aussi heureux que les générations précédentes. Mais il faut aussi changer les règles du jeu en conférant un poids supérieur au vote des jeunes électeurs. Le vote générationnel est une réponse inédite à la crise démocratique et permet de mobiliser une jeunesse qui ne demande qu’à retrouver le goût de l’avenir.